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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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9 décembre 2008

PLUIE BIENFAITRICE

« O pluie bienfaitrice portée par les nuages voguant tels des vagues dans le ciel, viens nous apporter l’eau de vie, l’eau de l’espoir »

psalmodiait Escra, un homme bourru et bougon, perché sur un rocher au-dessus d’un torrent sec rempli de galets.

« O pluie bienfaitrice »,

scandait Racès le bouffon de Créas, la fée bienveillante qu’il aidait autant que faire se peut, mais dans ce cas, la situation semblait désespérée.

Depuis des lustres pas une goutte d’eau n’était tombée sur leur contrée. Le brouillard ne cachait jamais plus dans ses vapeurs la montagne vierge de neige depuis longtemps.

Les séracs des névés n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Les carpes avaient déserté les étangs, ceux-ci ressemblant plus à de grandes flaques de boue, tout comme les grenouilles les mares.

La pluie bienfaitrice n’alimentait plus ni ruisseau, ni rivière, ni fleuve, ni lac aux bateaux échoués, ni le jet d’eau qui faisait la joie de tous ; ni le bassin où se mouraient les quelques plantes encore en vie.

La pluie bienfaitrice manquait aussi pour faire de la glace, des sorbets à l’eau de rose, régal des enfants, pour mettre de l’eau dans son vin.

La pluie bienfaitrice ne fournissait plus le glacier qui pleurait ses icebergs d’un chant lugubre, pas plus que la mer qui gémissait sourdement du manque de re-nouveau de son eau.

La pluie bienfaitrice, absente de cette contrée faisait la ruine des marchands de parapluies, mais la fortune de ceux de chapeaux et autres coiffures.

Mais un beau jour apparut dans les airs surchauffés de jour comme de nuit Sacre, un oiseau immense aux ailes bariolées comme le chapiteau d’un cirque.

Sacre volait avec art au-dessus de cette désolation, de ce paysage excavé comme une eau-forte. De son aile, il caressa Escra, puis Racès et leur dit : « Je suis envoyé par Acrès, le dieu de l’eau qui a entendu vos supplications et que Créas, votre bonne fée est allée implorer. Il a eu pitié de vous et m’a envoyé vous porter ceci.

Une pluie bienfaisante se mit à tomber de tout son corps tout doucement, puis de plus en plus fort ; tout se mit à revivre, à reverdir, à jaillir, à chanter, à bondir, à courir, à sauter, à s’étreindre en pleurant des larmes de joie, de bonheur et en criant au miracle en brandissant les bâtons de pluie.

Anne Giovannaï

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