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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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26 janvier 2009

Rats et ursulines

On entendait le hurlement habituel de la sorcière plus ténébreuse qu’une nuit sans étoile. Elle sautait comme’ un pantin désarticulé dans le feu qui flambait de plus belle. Elle s’essoufflait.

Sa tête heurtait l’émail du chaudron et un filet de sang coulait de sa bouche. Sa bouche se tordait de douleur et ses yeux exorbités criaient sa souffrance. Quel sort avait enchaîné cette jeune femme pour l’obliger à répéter chaque soir ce rituel.

C’était disait-on une femme infidèle. Elle s’était laissé conter qu’elle était belle et y avait trouvé du contentement. Son mari, riche propriétaire terrien l’avait vendu au diable avant de s’en aller quérir quelque jeune demoiselle farouche qu’il avait vite persuadé de le rejoindre dans des draps blanc brodés des initiales entrelacées des anciens époux.

La sorcière qui savait tout, qui voyait tout , s’agitait davantage encore quand les nouveaux amoureux se donnaient du plaisir

Non loin de là, les Ursulines sages comme des images, regardaient avec mélancolie le mouvement des étoiles naviguant dans le ciel. Inlassablement.

On entendait le vieil habitué du couvent. Il devait grignoter de ses longues dents quelque carton qui devait servir à entreposer la récolte de pommes du verger. Il avait choisi d’entendre réciter les prières dès matines. Il aimait le chuchotement des religieuses et le frôlement de leur robe sur les marches d’escalier. C’était un gros rat paisible qui avait opté pour la tranquillité. Assuré d’avoir toujours quelque rogaton au fond de sa gamelle. Il savait que les sœurs n’attenteraient pas à sa vie, puisqu’il était dit dans les dix commandements «  tu ne tueras point »

En voyant ce rat elles pensaient à un gros chat à moustaches, un de ces gros matous au miaulement rauque qui pourrait devenir un prince charmant. Elles imaginaient…. Dans la soirée viendrait un homme, adepte du chi gong, doté d’une belle énergie yang. Il les serrerait contre lui, l’une après l’autre. Certes, il y avait bien cet homme qui venait au couvent quand l’une des religieuses était malade. Il pratiquait l’acupuncture, savait utiliser la pharmacopée chinoise. Il donnait vie au chacra-racine de ces femmes mais elles dissimulaient avec soin le petit frémissement qui les agitait quand les mains masculines massaient avec douceur quelque point du vaisseau gouverneur, situé dans la partie basse de leur anatomie. Le médecin se comportait en homme pieux mais il éveillait chez les religieuses des désirs qu’il n’était pas en droit de satisfaire.

La porte s’ouvrit brusquement et la supérieure entra. « plus de têtes dans les étoiles, ne laissez pas courir votre imagination dans des chemins de perdition. Une seule image doit compter pour vous, celle du divin. Et les sœurs redevinrent neurasthéniques.

Et le rat un jour en eu assez de cette tristesse. Il n’avait toujours pas appris à prier mais avait découvert dans la bibliothèque du couvent de vieux grimoires qu’il lisait de temps en temps, histoire de ne pas laisser son cerveau s’encroûter. Il y avait là des tas de recettes magiques «  comment transformer un homme en rat ? Il réfléchit de longues heures et à force de se triturer les méninges se dit que le contraire devait être vrai. Il chercha le moyen de devenir un homme pour aller délivrer la sorcière dont il avait entendit dire qu’elle fût jadis très belle et très sensuelle. Il trouva.

Un premier essai le transforma en un petit caniche tout noir. Plutôt raté. Le deuxième coup fut le bon. Il avait maintenant la prestance d’un homme et l’intelligence aiguisée d’un rat. Il attendit la nuit. Il voulait être un héros. Les femmes admirent toujours les héros.

Il chemina tendant l’oreille au moindre froissement des feuilles. Il se rapprochait de la sorcière. Il prit son courage à deux pattes. La sorcière s’agitait de plus belle. Il avait bien un peu peur, mais quand faut y aller, faut y aller

Bonsoir, murmura une voix tremblante

Que veux-tu cria la sorcière ?

J’étais un obscur, mais j’ai côtoyé des religieuses baignées de lumière divine et maintenant je rayonne de bonté.. Je veux t’emmener dans un pays où les hommes considèrent les femmes comme des reines et non pas comme des esclaves asservies à leurs plaisirs, à leurs volontés, un pays où l’amour est le maître

La sorcière s’immobilisa et des larmes de bonheur coulèrent sur ses joues. C’était la première fois qu’on lui parlait ainsi. Elle était guérie, elle redevint belle

A califourchon sur un balai, ils volèrent dans le ciel sans nuages savouraient le moment présent. Ils étaient sages, car il finit toujours par pleuvoir.

Lylia

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