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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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1 juin 2009

LE PLAN

Titre de la nouvelle : le plan mot n° 5 dans la liste des mots cherchés – Contrainte : employer les mots trouvés Ne pas employer la lettre F Employer des euphémismes ( expressions surlignées en vert) lilyale_plan_atelier__criture_du_25_mai_2009canal LE PLAN Le religieux en chef juché sur son âne emprunta l’allée en croix tracée sur la dalle en marbre de Carrare Il venait de présenter sa bourse au distributeur automatique de pépites et par habitude, il se demandait comment concilier les jouissances terrestres et le salut de son âme Déjà que certains esprits chagrins lui reprochaient son peu d’inclination à suivre l’exemple des saints qui avaient vécu dans la plus extrême pauvreté. En réalité, l’ecclésiastique ne s’inquiétait pas outre-mesure. Les dévotions quotidiennes lui tissaient heure après heure, un parachute doré pour atterrir en triomphe au jardin d’Eden, ce lieu où pousse en abondance l’oseille. Il continuerait à côtoyer les grands de ce monde. Ces derniers s’étaient réservé les meilleures places, par le biais d’indulgences plénières achetées en bourse, au moment de la chute des cours. En quelque sorte des bonus pour compenser les malus. En attendant le grand départ obligé, le saint homme ne goûtait jamais l’amarante servie à sa Cour. Il n’appréciait que le caviar servi sur une nappe en batiste dans le vermeil et l’argent. A de rares moments, il sentait bien que là, n’était pas tout à fait l’exemple que devait donner le disciple de Dieu, à ceux qui allaient se nourrir du contenu des poubelles des mac-do. Sans parler des demandeurs d’emploi qui s’embourbaient dans les dédales de vaines recherches, depuis que les opérations de dégraissage des vaisseaux pillards des transnationales les avait relégués à fond de cale. Il savait que le diable rôdait et truquait les dés pour tenter de prendre des parts de marché. Des messages subliminaux instillaient : « votre âme contre un panier de victuailles ». L’homme missionné par les Dieux pour le salut des hommes détestait la concurrence et en serait venu volontiers aux poings, si ce n’était l’entrave de la soutane. Pour neutraliser son adversaire et par la même occasion clouer le bec à ceux de ses pairs qui critiquaient sa conduite, il se mit à élaborer un plan pour ramener les brebis au bercail. Il décida sans délai d’aller moraliser tous ceux qui ne lui semblaient pas très catholiques. Il pensa, qu’à l’image du Président de la République, il se devait de paraître dynamique, pour doper son image. Malheureusement, depuis le tarissement des puits de pétrole, l’âne avait remplacé la tatamobile. Bien sûr, c’était moins rapide et même un peu décalé pour un dignitaire de son rang. Le religieux descendit de sa monture et mit pied à terre. Pour quelqu’un qui avait souvent la tête au ciel, cela relevait de l’exploit. Peu importe, il était convaincu de la légitimité de son combat. Intrépide comme Attila, il courait sur la lande en prêchant inlassablement « Là, où je passe, les capotes ne passeront pas, même les suédoises aux normes ISO en latex naturel modèle économique R.S.I (rapport sans imagination) et vlan». Epuisé, il s’arrêta. Il faisait chaud. L’homme d’église jeta un coup d’œil sur l’anneau de vice-versa qui ornait sa main. Il se mit à regretter, les rendez-vous téméraires sur les sables mouvants de l’amour, les pas amoureux dans les sauvagines éclairées de tendres lueurs violettes. Quel habile stratège, il avait été !. Pas l’ombre du moindre scandale. Ces moments volés à Dieu, à la fois délicieux et sacrilèges étaient irisés comme l’améthyste, pierre dont la réputation était pourtant d’incliner à la chasteté. Maintenant, l’abeille avait cessé de butiner les boutons de rose et aussi de respirer à pleins poumons les pivoines ardentes et sensuelles. Le religieux se mit aussi à penser à ces journées de chasse où les invitations amicales s’achevaient en agapes polissonnes en compagnie d’intrépides amazones et de jeunes pages. Il était triste. Le brasier des ardeurs juvéniles était réduit en cendres Tous les plaisirs lui étaient maintenant interdits, chair ardente ou bonne chère. L’inquiétude se saisit de lui. Son imagination trop longtemps bridée lui jouait-elle des tours ? Il n’était pas possible qu’il ait pu écouter Satan et exécuter ses plans avec tant de complaisance. Il était dans le désarroi le plus complet. Que lui restait-il à présent ? La vie après le dernier adieu ? mystère et boule de gomme A l’heure suprême, plus de « monseigneur » par ci, plus de « monseigneur » par là, plus de courbettes. Il n’ignorait pas qu’au moment du grand saut, les indulgences plénières s’activaient jour et nuit pour jeter l’éponge sur les instants de débauche. Il était à craindre que désormais l’ennui allait régner au paradis, qu’une discipline extrême y serait de règle. N’étant pas maso, il se dit que sans perdre une seconde, il jouirait de chaque instant à venir avant de passer de vie à trépas.
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