La mignonne a disparu….. et l’ânier aussi….
Cet
ânier qui était bête comme son âne résidait à Peira-Cava et heureusement pour
lui, car il ne pouvait faire équipe avec personne. Et là-haut, il n’y avait pas grand monde.
Mais
il y en avait quand même une qui était mignonne dans ses nippes bariolées et
ses grands yeux qui semblaient planer sur tout : humains et animaux aussi
bien que plantes. Il préférait la reluquer au passage qu’aller quérir dans la
plus grande ire les grands paniers
remplis de ramiers. Elle l’ignorait.
Puis
un beau jour, plus de mignonne qui, de ses narines délicates, palpait l’air
comme pour aérer son âme. On ne la vit plus se laquant les ongles, faisant des
rimes ou lisant des âneries en niant les difficultés de la vie.
Au
bout d’un certain temps suivant cette disparition, les gendarmes furent alertés
et des recherches entreprises. Rien ! Les quelques habitants s’y mirent
aussi et orientèrent les soupçons sur cet ânier bien sauvage et amoureux sans
espoir de la mignonne, comme chacun savait.
C’était
bien connu qu’il cherchait sans cesse une planque pour manger tranquillement
ses miques arrosées de liqueur, mine de rien, pendant que son âne faisait peur
aux lapins.
Il
avait dû fumer de l’airlipin qu’il avait ramassé sous les laplaniers et attiré
la mignonne avec des quimilus. Il avait dû l’emmener dans une de ses planques
pour planer avec elle, animé pas forcément par de mauvaises intentions. Mais,
sait-on ? Il avait dû essayer d’en faire une alliée, de jouer au rimeur
avec elle. Puis il avait dû la palper, la plaquer au sol, puis…. Il avait dû… Il
avait dû … Il avait dû.
Toutes
les planques furent fouillées. Rien, aucune trace, aucun élément, aucun indice.
Tous
les deux avaient disparu sans laisser d’adresse. On les recherche encore……
Anne
G.
25/01/2010