SOUS LES PALMIERS PRES D’UNE RIVIERE…
Quel bonheur, au mois de mai, d’arriver sur une immense
plage bordée de cocotiers. Quelle félicité ! Ecriture, lecture, mes activités
préférées enfin assouvies sous le feuillage luxuriant de palmiers irrigués par
une rivière limpide. Que d’oiseaux, que de fleurs.
Ce sont ces friandises auxquelles s’ajoute la gaîté du chant des pêcheurs qui contribuent, à ma grande surprise, à me faire oublier mon chalet près de la terrible falaise…
Je me balade
à présent dans une forêt dense dans cette île que tout voyageur rêve d’aborder,
tel Robinson Crusoé, en radeau, après avoir tout de même pris l’avion pour s’en
approcher !
Je me surprends à papillonner et me sens comme un paon qui
retrouve son ardeur. Comme une éponge je m’imprègne du gracieux entrelacement des
lianes ; je suis heureuse comme un pape !
Je débouche enfin sur une
vaste plaine gainée de verdure qui précède une plage blonde comme un champ
d’épis, gage d’une prochaine voluptueuse baignade. Je déplie ma serviette
blanche comme neige quand, quelle plaie, mais aussi quel gag, je m’écorche les
ongles avec des débris de noix de coco qui semblent avoir été pilonnées sur
place.
Malgré mon âge (faut il être âne) je les ramasse et les empile en rangs
comme des oignons. Je dois en faire une de lippe ! N’étant ni ange ni
nonne, j’ai bien le droit de m’agacer quelques minutes ! Mais devant cette
mer si bien peignée, je fixe l’horizon, cherche le pôle, et sous ce soleil
éclatant comme les néons d’une ville nippone, je retrouve ma sérénité. Je
reprends la lecture de mon livre au chapitre que j’avais marqué d’un pli puis, ravie
du bonheur retrouvé, je tourne la page.
Jeannine D.