Commedia dell’arte
Gaby savourait la magie de cette soirée
étonnante. L’acteur principal, son compagnon dans la vie, avait une voix de
stentor, au caractère changeant, qui faisait trembler le décor. La couleur du
rideau contrastait avec celle des costumes de la Commedia dell’arte de Goldoni
qui se jouait sous ses yeux, émotion et rires garantis.
Chaque personnage s’ingéniait à exprimer
des grimaces, qui sous un maquillage forcé, provoquaient des rires incessants.
Le metteur en scène avait un imaginaire
brillant et ajouté aux personnages de Goldoni un corginaire (décor + imaginaire
= personnage mythique qui vous emporte sur un nuage). Celui-ci vous faisait
voyager loin et provoquait une acgie (acteur+magie = émotion suscitée par le langage
des mimes) profonde chez les spectateurs. Même ceux du Paradis admirait leur
jeu étonnant. C’était un dépaysement total !
Les personnages partaient à l’aventure dans
les montagnes, à pied, délaissant voiture et avion, vêtus de couleurs bariolées
selon la coutume italienne. L’un d’entre eux portait un sac à dos. Ses rimaces
(rire + grimace = expression du voyageur qui découvre un nouveau plat) chaque
fois qu’il goûtait à un plat nouveau provoquait les quolibets des suivantes qui
l’accompagnaient.
Pour lui, c’était toujours une découverte
surprenant qui l’incitait à transformer en tragédie cette petite comédie.
Gaby avait une réelle fascination pour ce
type de théâtre un peu loufoque, il est vrai, et son admiration sans bornes lui
permettait une évasion totale de son quotidien trop banal à son goût.