Les gemmes du roi
Il était une fois un roi aux cheveux roux, très pauvre, dans une île où les fous étaient respectés,
où la risée
était douce, où les maisons avaient des toits
d’ardoise.
Ce roi, le savez-vous, les
amis, ignorait ce qu’était la nage
mais adorait le thé.
Un jour, il apporta sa théière sous un arbre et, debout, il
suspendit son sac à une branche. L’arbre
était près d’une mare où il devait
apprendre ce qu’était la nage. L’arbre était magique, c’était son refuge. Malgré cela, il eut une crise d’angoisse, il saisit dans son sac
rouge des abricots pour calmer sa
peur. Il s’adossa à l’arbre magique
pour dormir.
Ce roi avait une fille ravissante. C’était
une vraie girouette qui adorait la
musique.
De son observatoire, un phare construit près de la rade des gitans, sa mère la surveillait. De son observatoire, sa mère aux longs cils noirs voyait aussi l’île des
éléphants où les fous et les oiseaux étaient respectés. Son mari le roi était adossé contre l’arbre
magique. Il s’était endormi et eut un rêve
étrange.
Dans un garage sans toit, il vendait de l’essence en un clic à un nain dont le grimage était surprenant. Un mime
portant une résille attachée par des liens multicolores surgit soudain d’un chemin bordé de fleurs de lin.
Il lui tendit des graines qu’il
transforma en pierres précieuses, des gemmes d’une grande valeur qu’il rangeait
en un clic dans le cellier du roi.
Soudain…. Un cri perçant brisa le silence et le roi se réveilla. Son rêve s’évanouit.
Il se retrouva contre son arbre magique. Alors comme une marionnette, il se dirigea vers le cellier et l’ouvrit.
Savez-vous ce qu’il y découvrit
alors ? Une montagne de pierres précieuses, ces gemmes aux couleurs magnifiques. Il crut à la magie de son arbre
contre lequel et s’était adossé et avait rêvé.
Grâce à ces pierres, le roi allait
pouvoir marier sa fille. Ce serait sa dot.
Sa fille était ravissante. Elle
était une vraie girouette et elle aimait la musique.
Mi…ré….si… chantonnait-elle suivi d’une
série de roucoulements… Elle se croyait souvent en représentation sur une scène
ou dans un film au cinéma. En
chantant, elle laissait ses émotions
déborder.
Mi…ré….si… entendait-on sur tous les tons. Elle chantait sans raison
sa joie, sa peur, sa colère et le monde qui l’entourait. La musique était
sa raison de vivre.
Un jour son père s’approcha d’elle
et lui dit :
- Ma fille, tu vas choisir un mari et nous allons t’offrir une dot,
toutes les pierres précieuses du cellier, ces gemmes aux mille couleurs.
Dans ses yeux, il lut la surprise.
Ma fille, dis-nous quelle série d’épreuves
tu veux pour choisir et élire ton futur mari.
La princesse se mit à sourire et dit :
- D’abord, ils doivent se plier à un
premier rite : il faudra qu’ils
attrapent avec une gaffe un rôti
perché dans un arbre de la forêt. Ensuite, il leur faudra étancher leur soif avec
du gin sans faire la foire sur une embarcation à rames, puis tirer au sort leur gage.
Le gagnant sera choisi parmi ceux
qui auront comme dernier gage de composer une poésie en rimes. Leur poésie
devra être chantée sur une fugue n’utilisant
dans la gamme que les notes mi… ré….si…
Le meilleur, celui qui sera le plus applaudi gagnera mon cœur.
- Sire, mon père, ces épreuves vous conviennent-elles ?
Les prétendants affluèrent. Ils
furent tous soumis aux épreuves.
Réél et imaginaire entrèrent en scène
dans la dernière épreuve. Qui allait l’emporter ? Tous écoutèrent les
mélodies et poèmes des prétendants. Les applaudissements crépitaient. Et l’applaudimètre donna son verdict.
Ce fut un tout petit homme, Mon Dieu
quel homme, quel petit homme !
Ce petit homme avait vécu dans une
serre où il soignait des plantes et écoutait le chant des oiseaux. Les nombreux malheurs qu’il avait vécus lui
avaient enseigné le courage et donné une grande résistance aux épreuves de la
vie. Il avait ainsi acquis de la résilience,
la force de vaincre toutes les épreuves et en particulier celles de la
princesse.
Ils se marièrent sous un ciel serein dans la joie et la musique
sur l’île à l’arbre magique et eurent de nombreux enfants poètes, musiciens et
magiciens.
17/11/2011