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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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5 juillet 2011

MECCANO

Meccano

5 juillet 2011

 

A gauche un triangle bleu azur. A droite un orangé, où courent de dociles vaguelettes de tuiles. Sous la couleur, la lumière : un troisième triangle de soleil, un soleil de février, cru. Se tiennent là quatre équilibristes aux gants épais, silhouettes verticales reliées de barres métalliques rondes. Sous leurs pieds, une pyramide laide, sombre et glacée, pudiquement cachée  pour quelques instants encore par le jour qui s’attarde derrière les façades.

Ils ont l’air indifférent, ces travailleurs du petit matin concentrés à la tâche : indifférents au bleu et à l’orangé qui ne sont que la toile de fond de mon regard, au vertige des cimes invisibles qui les veillent, aux rares piétons transis qui s’arrêtent pour les observer.

J’aimerais qu’à tour de rôle ils descendent et me rejoignent, pour découvrir comme ils sont beaux dans cette photo cubiste.

Rien ne semble pouvoir les distraire du meccano géant qui réclame toute leur attention et leur savoir-faire. Le même sérieux que l’enfant qui construit et prend le temps de réfléchir.

Ont-ils simplement grandi et poursuivi ce qu’ils aimaient faire, ces ouvriers ?

L’enfant qu’ils étaient retrouve-t-il alors cet identique sentiment de puissance et de maîtrise du monde que lorsqu’il jouait ? l’objet à dompter est devenu lourd dans la main, traître de danger ; avec lui il dresse pourtant un univers qui enfin le dépasse.

Se moquer d’être petit en somme, en créant toujours du grand.

 

Tout à l’heure ils redescendront, vérifieront l’ensemble avec l’œil de l’expert ; ils ne verront qu’un échafaudage, des plans, des escaliers. Parfois on tombe de ce genre d’endroit ; parfois ça s’effondre. Alors ils auront le sérieux requis. Et puis le soleil prendra place sur la bête. Le travail sera terminé. Ce ne sera plus qu’un échafaudage de gradins, trapu et terne, inoffensif.

L’heure ne sera plus à inventorier les risques, que l’on aura dominés. Les ouvriers pourront imaginer la foule gaie et bruyante qui s’entassera dans l’excitation du défilé à venir. Il y aura de tout, dans ce ballet humain, du vieux et du jeune, du coloré et du pâle, du jaune et du brun. Ce sera la fête. En partie grâce à eux.

 

On bâtit haut, très haut. Ici et ailleurs. Hier. Demain encore.

Pour la fête, pour le rêve : ne pas mourir, atteindre les étoiles ou un Dieu.

Regarder ses frères d’en haut : s’en moquer, s’en émouvoir.

Et leur donner une place, dans l’univers.

 

 

Nice – Préparatifs de carnaval

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