UN DROLE D’ANIMAL

L’automne est la saison propice à la tombée du givre, sur les feuilles de l’arbre qui abrite un Animal au corps dénudé et svelte, aux bras ressemblant à des branches. La sève coule dans celles-ci, pleines de froideur, des petits morceaux de glace couvrent sa peau dite de crapaud.

Le voilà qui descend de l’arbre, ajuste ses patins de confort et se dirige dans la salle de sport.

Il est très remarqué, car très différent.

La saison a changé, est passée à l’été : « tout un poème », sur sa tête des feuilles dorées l’anime, elles semblent danser…

Toute l’assemblée s’étonne, cet être est-il né  dans un arbre, au beau milieu du tronc ?

Sa nudité, gène les femmes aux vêtements ajustés à leurs corps parfaits.

-Et alors ! leur dit-il ; vous descendez aussi de l’arbre de vie, votre famille y est enracinée depuis votre existence…

- Moi, je vis grâce à la sève qui coule dans mes branches et vous ; c’est du sang rouge qui dégouline dans vos veines.

Toute l’assemblée semble givrée sur place et leur blancheur se lit sur les visages, ils transpirent la froideur des glaçons, formés de glace naturelle et squattant leurs fronts dégagés.

Voilà notre Animal mythique qui remet ses patins fait de cuir et sort pour faire son sport favori en extérieur.

Il quitte la salle et son environnement, son confort, sa propreté afin de changer d’air.

Il glisse, chante, siffle, heureux d’être différent et de ne pas laisser les autres indifférents.

MORALITE : Il n’y a pas que lui qui descend de l’arbre…A bon entendeur…

Gisèle Margoni