Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
6 octobre 2022

Natacha ou les tribulations et les joies d'une aventurière

Erzurum, Turquie, 1922 un soir, c'est sûr, lequel, je ne sais plus mais clairement tout commença par un éternuement, pas n'importe lequel, une sorte de tsunami de morve qui percuta directement Natacha, en train de bavarder avec le Pacha de Janina qui tentait éventuellement sa chance avec elle. Natacha, d'après ses dires et certaines rumeurs, était originaire de Moscou, ses parents avaient des relations plus ou moins proches avec la famille du tsar déchu, et elle avait réussi à fuir de façon chanceuse à bord d'une troika tirée par des chevaux bais dont les grelots tintinabulaient joyeusement. Comment avait elle franchi les frontières, elle ne s'étendait pas sur le sujet mais avec sa beauté et sa plastique, le hasard n'y était sûrement pour grand chose! Le Pacha se précipita pour lui essuyer cette morve disgracieuse mais en se levant il réalisa qu'il était ivre et  qu'il allait s'écrouler lamentablement sur la table et faire voler en éclat les verres et l'arak qui rafraichissait dans un sceau à glace dont l'entretien avait de toute évidence laissé à désirer. Il choisit donc l'option la plus lâche à laquelle il pensait et fit un esclandre. Il insulta celui qui était, d'après lui  à l'origine de l'éternuement, un géorgien à la moustache épaisse, bien gras qui devait se goinfrer de cochon ou bâfrer du lard au petit déjeuner. Mal lui en prit car Daghilev, tel était le nom de cet individu originaire de Tbilissi, n'avait rien à voir avec le problème et qui plus est, avait été ou peut être l'était il encore, le souteneur de Natacha qui lors des discussions laborieuses avec le Pacha lui avait passé ce détail sous silence. Daghilev n'hésita pas longtemps et visa astucieusement le Pacha, non pas d'une flèche comme Robin des Bois l'aurait fait à Sherwood pour défendre Lady( je ne sais plus son nom) mais d'un coup de sabre avec lequel, d'ordinaire il ouvrait les bouteilles de mousseux avant d'entamer une bouffe gargantuesque. Le Pacha balbutia quelque chose, nul ne saurait dire quoi sauf, peut être Natacha qui en avait vu d'autres et notament un régiment de cosaques qui l'avait dépucelée il y a de ça quelques années. Le Pacha s'écroula dans un bain de sang, rouge du drapeau turc au croissant et rendit son âme à Dieu qui n'en voulut point tant elle était sale. Certains diront oui mais c'était la morve mais en fait non, il avait l'âme noire comme une mine de charbon et seul le fait qu'il n'avait pas couché avec Natacha lui valut une peine plus légère, ce qui n'est qu'une supposition. Natacha était désèspérée et d'un air primsautier tourna son visage d'icône orthodoxe vers Dhagilev qui lui fit réciproquement un sourire crispé. Mais, me direz vous, qui avait donc éternué, point de départ des ennuis de Natacha qui pensait bien avoir fait le plus dur avec le Pacha? Revenons à cet homme enrhumé qui avait provoqué tous ces problèmes et laissons Natacha méditer à sa table. En fait le Pacha avait été induit en erreur par un ventilateur surpuissant, la climatisation n'ayant pas encore fait son apparition dans l'Est de la Turquie, et donc le jet vigoureux de l'homme, qui, on le sut plus tard avait une rhinite chronique, avait été dévié par la soufflerie et atteint la pauvre Natacha qui n'en pût mais! L'auteur, qui lâchement se tût était un Tchétchène légèrement égaré en Turquie, qui, en suivant sa fille partie avec un joueur de bouzkachi afghan, l'avait finalement perdue et s'était retrouvé loin de son Caucase natal et interessé par Natacha. Voyant que cette dernière était désormais seule à sa table, le Pacha définitivement hors course, il tenta de prendre contact avec elle. Sitôt assis, Erdoscha, tel était son nom vit fondre sur lui Daghilev dont le taux de téstostérone avait augmenté dans des proportions que seuls des caucasiens peuvent comprendre. la seule qui ne comprit rien fût Natacha qui malgré les troupeaux qui lui étaient passés dessus restait blanche et naive. Les deux loustics s'affrontèrenet à l'arme blanche et le sournois tchétchène ouvrit délicatement le ventre du gras géorgien, faisant goutter un sang épais sur ses merveilleuses chaussures noires et blanches, du sang AB+ que détermina directement Erdoscha, un expert dans ce domaine. Débarassé de toute concurrence, en apparence, il prit entre ses mains poilues, oui il était vraiment très velu, et pas que des mains, celles de Natacha et commença à lui conter fleurette. Natacha ne savait plus très bien où elle en était d'autant que notre tchétchène bégayait légèrement et que Natacha ne comprenait que le russe. Que comprit elle de ce que lui dit Daghilev, nul ne peut le dire mais toujours est il que quelques années plus tard un officier de la Wermacht, un certain Werner,  qui cherchait Sebastopol s'était retrouvé à Samarcande. Il se retrouva un soir dans un club où chantait et dansait une femme qui s'appelait Natacha. Werner ne parlait pas russe mais les 15/20 ans pendant lesquels Natacha avait bourlingué lui avaient permis de comprendre de nombreux idiomes dont l'allemand du sud que l'homme de la Wermacht parlait. Elle avait pris des hanches Natacha, du ventre aussi mais pour les danses orientales c'était parfait et à Samarcande on en raffolait. Elle était plus lourdement maquillée bien sûr, mais plus personne ne se souvenait des temps glorieux d'Erzurum où les hommes l'innondaient de dollars et de livres turques et de promesses jamais tenues. Elle raconta sa triste vie à Werner, son errance d'un bouge à l'autre, vendue et revendue, tant et si bien qu'elle ne savait plus si elle était libre ou toujours propriété de quelqu'un. Et de fait Daghilev était mort depuis quelques années de la petite vérole mais Natacha ne s'en était pas rendu compte et tout le monde profitait d'elle. Werner, ému, balbutia quelques mots dans un russe très approximatif, elle sourit à l'évocation de sa langue natale qu'elle n'avait plus entendue depuis longtemps quand soudain un éternuement énorme secoua la salle, elle frémit, eût un hoquet, un spasme et trépassa.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité