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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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13 novembre 2022

Colette

8/11/2022

Colette.

´L’écriture est une aventure. Au début c’est un jeu, puis c’est une amante ensuite c’est un maître et et ça devient un tyran.‘ Winston Churchill

Enfant notre expression écrite est à l’image de la confusion des sons que nous prononçons. Qui, à part le cœur aimant de parents, peut comprendre ces barbouillages qui déchirent le blanc d’une feuille. Barbouillages que l’enfant explique avec sa bouillie de mots, sourire aux lèvres, persuadé qu’il est compris. Puis vient l’apprentissage de la calligraphie et le miracle commence. Langue tirée, soupirs échappés des petites poitrines, regards captivés qui essayent de suivre le dessin qui s’affirme sur un tableau, sur un papier, accompagné d’un son qui est le seul lien avec ce cerveau vierge de toute règle. Et le miracle du langage commence imprégnant l’enfant d’un univers propre à sa famille, à sa région, à son lieu de naissance.
Plus tard cette connaissance permettra à tous de s’exprimer et elle nous donnera le bonheur de lire Colette, par exemple, qui savourait chaque mot comme une friandise et ouvrit notre univers en nommant la nature. Les règles strictes de l’apprentissage de la langue en ont fait une femme libre. Libre en racontant la vie de chaque instant dans sa banalité pour en faire un joyau du bonheur de vivre. Écriture vivante qui a su également cerner l’aventure de la vie qu’elle soit humaine, animale ou végétale. En explorant son univers proche, qu’elle a relaté dans « à portée de main », elle ouvre son regard à tout ce que ses sens peuvent capter. Cela va des moineaux qui viennent se blottir dans sa couverture, aux constellations qui brillent dans sa Bourgogne natale. Constellations que Galilée aimait observer en alliant la science des étoiles à la chasse à l’obscurantisme et aux obscurantistes qui pensaient que la terre était plate, et en apportant aux générations le désir de découvrir cet univers réservé jusqu’alors aux dieux mythiques. Il est émouvant d’entrer en lien avec l’esprit d’une personne disparue grâce au fait qu’elle a épanché son âme sur une feuille bleue, car Colette aimait écrire sur du papier bleu et dans le jeu des lumières, matinales quand elle pouvait encore s’éveiller tôt, ou le jeu de la lampe posée sur sa table d’écriture. Elle osait se hasarder tant dans le cœur d’une fleur que dans celui de l’amante qui est délaissée par son jeune chéri. Pour elle le destin n’était pas fait par quelques divinités invisibles mais par la force du caractère que chacun peut se permettre d’user. Si Tolstoï avec ´l’éternel mari’ a su décrire qu’une personne renouvelle ses expériences en gardant toujours le même fond, ce qui peut paraître démoniaque au regard des autres, Colette a su user de son pouvoir d’aimer pour chérir ceux et celles qu’elle voulait chérir, sans tenir compte des règles sociales normalisant l’âge et le sexe. Elle a su se libérer du poids du jugement des autres et poursuivre sa vie dans le bonheur qui était sa seule contrainte. À l’inverse de Emma Bovary qui mourut de l’antagonisme d’une sensualité et d’une loi contrainte par tout son entourage.
Colette a eu plusieurs maîtres : sa mère qui lui ouvrit le regard sur la nature, son père qui la poussa dans les livres et son premier mari qui, par un désir de célébrité pour lui, la fit entrer dans l’univers qui serait sa respiration : l’écriture. On lui enseigna toutes les bases et le savoir qui lui permettraient de faire fleurir sa sensibilité dans les meilleurs conditions. Et si elle eut une vie très mondaine et pleine de jouissance, elle su comme bouddha se replier sur elle-même pour faire sortir de sa chrysalide ce pur langage qui associe la beauté des phrases à un côté éducatif de la vie.
C’était une femme éprise de liberté n’acceptant d’être dominée que si son bien-être y trouvait son compte. Son seul tyran était celui qui la faisait goûter aux beautés du monde, n’acceptant que la violence inhérente à la nature, mais refusant toute dictature qui n’est le fait que de personnes orgueilleuses et dont l’histoire a déjà une liste bien longue ! Trop longue ! Mao, Staline, Hitler, Franco, Ceausescu, Pinochet,…
Si le bonheur est dans le pré Colette a su le trouver.

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