Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
8 novembre 2023

La vie basculée

La vie basculée.
Hector, voulant se reposer de la vie trépidante qu’il avait en ville, avait décidé de passer quelques jours à la campagne, dans un coin isolé où l’agitation du monde ne l’atteindrait pas, fatigué de ces conflits qui croissaient en nombre et en guerres de plus en plus violentes.
C’est ainsi qu’il se retrouva dans une maison dont le seul entourage était des prés et des champs, avec pour seule vie quelques vaches paissant tranquillement et le carillon du clocher sonnant les heures dans le village voisin. C’était l’hiver, il faisait froid. Hector décida de se promener. Bien couvert, il regardait cette verdure déjà meurtrie par les premiers gels, les haies racornies dont les fruits rouges attiraient les oiseaux, la brume voilant le lointain et étouffant le bruit des pas sur le gravier du chemin.
Il aperçut une maison à un étage, d’une belle architecture en pierre jaune claire qui, malgré le temps gris jetait une lumière chaude comme éclairée par magie.
C’était une bâtisse d’une famille aisée, et aimant l’équilibre et la belle architecture. Au pied de la maison, des massifs d’hortensias escaladaient le mur de gauche : branches dénudées avec les têtes de fleurs fanées, souvenir d’une beauté de l’été.
Hector s’approcha de la maison. Aucun mur ni barrière empêchaient l’accès. La porte principale semblait fermée à tout visiteur. Lourde porte avec une grande serrure. Hector vérifia sa fermeture en appuyant avec force sur la porte qui ne bougea pas. il se recula et vit que tous les volets étaient fermés, seule au premier étage une persienne était brisée. Il regarda attentivement autour de lui, fouilla la végétation qui envahissait le pourtour de la maison et finit par trouver un pot renversé qui lui donna espoir. Effectivement, quand il souleva le pot, refuge de plusieurs escargots, il vit une grande clé rouillée. Il l’a saisie plein d’attente, l’inséra dans la serrure et après avoir plusieurs fois essayé de déclencher le pêne, il entendit un craquement sec et la clé tourna. Après deux tours il réussit à libérer la clé. Il poussa sur la porte qui ne s’ouvrît pas tout de suite et céda finalement accompagnée d’un grincement strident.
Il entra. La maison était froide bien sûr, mais pas autant qu’il ne le craignait. À droite s’ouvrait une cuisine encore garnie de tous ses meubles : cuisinière à bois, évier de pierre avec une pompe à eau, grands placards et table entourée de chaises paillées.
À gauche, la pièce semblait être un bureau. Chaises s’alignant le long du mur, table basse, encombrée de revues, étagères garnies de livres, plusieurs fauteuils encombrés de coussins, console portant un pot de porcelaine dans lequel une plante desséchée ne gardant du passé qu’un souvenir.
Hector décida de monter à l’étage. L’escalier ne grinçait pas trop, mais chaque pas qu’il faisait soulevait une poussière et la marque de ses pas s’imprimait derrière lui.
Arrivé sur le palier, il entra dans la pièce de droite, tout simplement, parce qu’un rai de lumière l’illuminait provenant du volet cassé. Une grande cheminée en marbre occupait une partie du mur qui lui faisait face. Sur le manteau de la cheminée, s’alignaient de vieux pots de Pharmacie. Il souleva un à un le couvercle de chaque pot qui était destiné à recueillir un fatras de bibelots : collection hétéroclite de coquillages, de billes, de perles d’yeux de verre; un trésor qu’il aurait aimé détaillé. Devant la fenêtre un sofa rouge invitait à s’asseoir. il tapa les coussins faisant s’élever un nuage de poussière.
Un peu plus loin sur un coffre de laque chinoise, une photo d’un homme encadrée jouxtait un bouquet de violettes séchées. Une lampe à abat-jour tout en tulle plissé gardait ce rose vraiment fané d’une époque ancienne.
Sur un guéridon un châle frangé recouvrant également en partie un meuble à tiroirs. Hector ouvrit chaque tiroir. Il y trouva un texte découpé dans un livre dont la calligraphie lui semblait étrange. Sa curiosité était titillée. Une crampe le saisit à la poitrine comme un spasme de peur. Il vacilla légèrement mais ne put se retenir de continuer sa fouille.
S’approchant de la fenêtre, il essaya de déchiffrer le papier découpé. C’était comme un chant, une prière mais une objurgation résonnait dans son esprit. « Ne lis pas plus, ne lis pas plus ».
Il pensa qu’il vivait une fantasmagorie. À l’instant, il sentit une présence près de lui. Il était impressionné sans avoir peur. Une voix lui parlait.
« Regarde le portrait de cette personne que tu as reposé. Fixe son regard. Il a un message à te transmettre. Écoute. Tu ne dois plus retourner vers la ville. Tu vas rester dans cette demeure, l’habiter, lui redonner vie. Et un jour je renaîtrai dans ton esprit et j’apporterai le bonheur et la paix. Crois en moi. Je suis celui qui est le dernier maillon d’une chaîne d’hommes qui ont connu l’amour pur. Ne me quitte pas.´´
C’est ainsi que renaquit cette maison qui abrita ce qu’Hector ne pensait jamais trouver : l’amour universel.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité