Voyage en Provence

Chère toi,

Figure-toi que le maire de notre ville (soyons précis nous disait, rappelle-toi, notre prof, monsieur F, à nous cancres et ignorants, d’un ton suffisant et prétentieux) nous avait invitées à faire une balade en mer sur son bateau, le Jules Verne. Nous avons donc pris l’avion à l’aéroport de Roissy, mais manque de chance, il y a eu un report d’heure. Du coup nous avons décidé que nous repartirions par le train. Joseph nous a prêté son appartement. Sans méchanceté, j’avoue qu’il aurait pu faire le ménage, car ça sentait franchement mauvais, on aurait dit qu’il avait fait mariner du faisan pendant une semaine. Sur la table, il restait une bouteille de vin entamée qui sentait la vinasse, lui si sobre… Enfin, tu le connais, il est plutôt mou mais malgré tout sympathique et c’était aimable de sa part de nous loger.

Trêve de palabres, j’en viens à notre journée avec M.Quoutra. (coûtera cher me dit ma voisine) … Tu ne me croiras peut-être pas, mais il a soi-disant eu un empêchement, nous a dit et redit son représentant et donc il n’était pas là, pas plus que son bateau. Etait-ce une fable, nous ne le saurons jamais. Par contre, nous avons bien aperçu la mer.

Nous sommes parties avec le groupe faire de l’escalade en montagne. La cordée comprenait quatre personnes d’assez faible niveau. Je les ai attendus assise sur un gros pavé en relisant les fables de La Fontaine.

De retour, me voyant plongée dans ma lecture, sans nul doute ils ont dû me prendre pour une érudite ou une savante. Enfin de compte on aura gagné un petit voyage gratis en Provence, même si le programme n’a pas été respecté. Comment voulais-tu que je crapahute en maillots deux pièces ?

Une chose est sûre, je ne voterai plus pour M. Q.

A très bientôt en septembre.

Françoise M.