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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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6 octobre 2022

Nouvelle vague

Mai 68.

Les pavés volent, les voitures brûlent, les CRS chargent matraque au poing. La fumée des lacrymogènes jette du gris dans cette nuit submergée de cris, de vociférations et de slogans. Sur les murs des graffitis clament un désir de liberté : ´vivre sa vie’, ‘tout tout de suite’, ´il est interdit d’interdire’. La foule monte et redescend, et c’est une course sans fin jusqu’à être à bout de souffle. Les coups tombent de ces hommes sans visage : 100, 200, 300, 400 ! Peu importe ! Deux mondes s’affrontent. Celui qui veut briser les chaînes et celui qui veut les maintenir. Commencé un soir un soir de semaine, les jours se suivent donnant au week-end un air semblable de moments où l’heure et le jour n’ont plus d’importance.
Un homme, le visage grimé, dépoitraillé, hurle en se frappant la poitrine.
- je suis Pierrot. J’ai fui de Charenton. Oui c’est moi le grand agitateur. Pierrot le fou qu’ils disent. Le redoutable qui chie à la gueule des bourgeois. Et moi je ne serai jamais un petit soldat. J’ai été trop longtemps sage comme une image. Je ferme le livre. Plus de livres d’images. J’ai tué la femme avec qui j’étais marié. Elle s’appelait Carmen, la garce ! Et oui avec ce prénom Carmen elle n’en était pas moins une garce. Je sais 2 ou 3 choses d’elle que j’ai dit un jour à un pote, mais ça ne change rien. Ça ne donnait pas la clé de ce qu’elle était. Masculin féminin = one + one ? Non ! Je t’en ficherai ! Quand tu n’peux plus affronter le masculin féminin, ça ne peut plus coller. J’ai perdu la tête. Elle a détruit notre musique. Et tout a été enlevé par le vent d’est. Mais maintcenant tout va bien. Je ne supportais plus le mépris qu’elle m’adressait. Alors j’ai réagi. Le Pierrot il voulait vivre encore. Alors j’ai hurlé et me suis enfui. Sauve qui peut la vie n’est ce pas ? Et maintenant dans ce charivari je crie et je cherche celle qui pourrait être ma nouvelle Cléo de 5 à 7. Et dans ce fleuve de cris, de sirènes, de corps agités, oui je peux hurler ma liberté car Paris nous appartient. Et après tout une femme est une femme. Je ne vais pas me mettre la rate au court-bouillon. Maintenant je fais bande à part. De toute façon, je sais comment me satisfaire quand c’est nécessaire. Les révolutions passent et le plus vieux métier du monde persiste. On aura beau lancer le meilleur détective, ici et ailleurs, quand on a connu l’Allemagne année 90, toute passion est abolie. J’ai en moi, au plus profond de moi, le gai savoir. Et ce n’est pas une histoire d’O qui remettra en cause l’amour de la belle Ophélie qui a ému notre cœur avec sa noyade. Une histoire d’eau qui contredit l’histoire d’O où le cœur n’existe plus. Et puis pourquoi je clame tout ça, moi le fou ? Je dois me taire, seul dans cette folie de révolte. Je dis adieu au langage. Je n’enverrais pas de lettre à Jane ni à Carmen. Jane, je ne la connais pas et Carmen est morte ! Hélas pour moi ! Car j’y ai cru au début quand nous faisions l’éloge de l’amour. Elle me disait que j’étais son roi qui chantait avec une lyre. J’étais son roi Lear ! Ah ! Ah ! Ah ! Son roi Lear. Quand je raconterais tout ça aux carabiniers, pardon aux gendarmes, je leur dirai ´soigne ta droite ´, car je suis capable de cogner tous ceux qui me diront maboule. Arrête de faire la Chinoise ! Que je lui disais. D’ailleurs à présent tu es loin du Vietnam. Et au lieu de lui lancer ´je vous salue Marie ´, je lui disais, ´je te salue Li ‘, car c’est ainsi que tu te prénommais. Je t’avais appelée Carmen car tu avais le feu en toi, comme la cigaretière. Tu seras même au delà de la vie ma Carmen for ever. Et tiens ! Je te ferai jouer le requiem de Mozart, si on me retrouve. Tu te souviens ce dies irae qui nous faisait frémir …
La nouvelle vague est présente mais, comme toutes les vagues, elle viendra mourir sur la rive en laissant les scories qu’elle portait avec elle. Vivre et mourir sont des vagues qui se suivent, et lorsque dans un bain d’écume, l’eau pénètre le sable, tout ce qui a vécu disparaît. 

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