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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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16 octobre 2023

La musique du cœur.

La musique du cœur.
Moussa éteint la radio. Les nouvelles du matin le dépriment. L’Arménie est en détresse et la solidarité
n’est pas de mise. L’Europe, le monde ne bougent pas pour sauver ces milliers de personnes qui n’ont pas
d’autres choix que de fuir leur pays. C’est un traumatisme pour tout un peuple, un tissu de chagrin, une
mer de peur. La musique de ses mots ne lui convient pas. Il veut déjeuner en paix. Alors il choisit
d’écouter une fugue de Bach pour adoucir sa matinée. Moussa émiette un morceau de croissant pour le
chien qui le regarde avec reconnaissance.
La musique est comme le vent, elle provoque des vagues d’émotion dans son cerveau. Depuis que la
vieillesse l’a pris un matin sans crier gare. Elle le submerge maintenant un peu plus chaque jour. La
vieillesse, c’est ce que l’on a trouvé de mieux pour vivre.
Il pense à ces gens qui sont obligés d'émigrer pour sauver leur peau, sans futur, avec certainement des
regrets de leur vie d’avant ou le rire n’a plus sa place. Il mesure sa chance de respirer la fraîcheur de ce
matin d’automne. La chance d’avoir un toit sur la tête, la chance de vivre dans un pays en paix. La chance
d’écouter une fugue de Bach pendant que d’autres n’entendent que le bruit des bombes.
Il pense avec empathie à ces milliers d'enfants qui vont perdre leurs repères, qui vont grandir avec la
haine de l’autre. Des sacrifices inutiles au nom des intérêts économiques ou politiques. Pourtant, ce peuple a
de la générosité. L’oubli de soi face à ce désarroi, cette impuissance face à l’ignoble le plonge dans une
mélancolie absurde.
Le chien fait le beau et réclame encore un morceau de croissant. L’animal ne se doute pas de la folie
des hommes et il a bien de la chance. Moussa sait combien l’exode détruit une enfance, il a mis une vie à
se reconstruire. Un chant de sa mère en arabe lui revient en tête, c’est une berceuse. Il la fredonne et se
souvient de tout. Plus on vieillit et plus la mémoire de l’enfance remonte à la surface.
Il écoute la musique de son cœur, celle de l’empathie et de l’amour de l’autre qui devrait guider les
peuples à plus de mesure.

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