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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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2 mars 2020

Ils se croisent

Ils se croisent une fois de plus. Leurs regards se captent, attentifs et effrayés d’une attente inconsciente. Leurs pas ralentissent, invitation invisible à une promesse forte et obsédante.

 

Le dallage de la rue escorte ce ballet dans l’hésitation d’une rencontre tricotée de silence à la fois curieux et impatient.

 

Chacun sa route, chacun son destin mais tous les deux sentent une croisée de vie en ombrage, au milieu de cet été en dérive de soleil.

 

Jean sourit, porté par un désir de renouveau, fausse décontraction de parade. Son cœur fuit son corps, traverse le vide qui le sépare d’une connexion improbable mais désirée. Il refoule ses souvenirs, ses années de bonheur et de solitude aussi. Le deuil de sa femme l’a transformé en poubelle de désespoir. Fourbu de douleur, il s’est figé, iceberg abandonné sur le rivage de la vie.

 

Tout était creux, abominable, terrifiant. Cet homme, au mitan de son existence, a échappé à la noyade, respirant par à coup dans un désert de larmes.

 

Et désormais, Jean se prête au jeu de l’amour, dans ce chassé- croisé journalier et définitivement espéré.

 

Mais Sophie surfe plutôt sur la réserve, pleine de questions, pourtant aimantée par cet homme agréable qui respecte ses distances.

 

Il lui rappelle ses jeunes années, encore pure et sauvage, lorsqu’avec ses copines elles s’engouffraient dans le « Ciné Doré » de la rue de son enfance. Elle tombait en pamoison devant les affiches de films sur

lesquelles Yves Montant ou Lino Ventura exhibaient un sourire enjôleur.

 

Elle a toujours préféré les hommes mûrs. Et en a épousé un. Gentil, protecteur, rassurant mais dénué de fantaisie, d’humour, de tendresse. Et c’est elle qui est morte et qui s’est enterrée.

 

Sophie regarde Jean à la dérobée, consciente du décalage de ses pensées, affleurant avec peine la réalité de l’instant. Les secondes s’essoufflent, se tordent, se désagrègent dans l’irrésolu.

 

Alors, Jean apprivoise ses yeux dans une offre de complicité et Sophie, conquise se promet de l’emmener un jour au « Ciné Doré »de sa vie antérieure, histoire de boucler le passé révolu en avenir accompli.

 

 

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