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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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1 octobre 2023

La reprise

Qui a bu boira !
C'est la rentrée demain matin. Je plonge les mains dans le congélateur et en sors autant de glaçons que nécessaire pour affronter cette étape fatidique.
D'abord je les verse dans mon rosé puis aussi dans mon masque anti-migraine. Le retour de la rentrée. Ou la vengeance de l'éducation nationale. C'est ça. Dans mes rouages d'écervelé qui a pris un blâme l'année dernière, une lueur d'espoir apparaît. Avec les vacances, "ils" auront tout oublié. 
Je me reprends un verre de vin, je replonge dans le réfrigérateur prendre du saucisson et encore d'autres glaçons. Qu'est-ce que je disais ? Ah oui, la reprise des hostilités avec le corps enseignant qui va certainement voir mon retour d'un œil circonspect.
Aussi, je ne sais pourquoi, je me demande si la plainte des parents de la jeune Elizabeth pour harcèlement sexuel aura contribué  au retour d'affection des professeurs et des autres parents.
Je me ressers un verre, c'est le retour de la bouteille d'alcool, mon amie et seule confidente.
Le café La flânerie où  j'emmenais jadis Elizabeth m'a porté du tort, il est vrai. D'autant que sa grand-mère nous y a surpris en fâcheuse position. Et paf le chien, un blâme. C'est trop con . D'autant que c'est le deuxième que je reçois. En deux établissements différents, ça commence à chiffrer. 
Que vais-je pouvoir dire pour ma défense à la rentrée ? "Jamais deux sans trois !" Je ne suis pas certain que les collègues apprécient mon humour ravageur. 
Je quitte le canapé, me rasseoit, me relève. Je vacille sous la culpabilité et la honte de m'être fait prendre la main dans le pot de confiture.
Quand me vient une idée lumineuse : et si je repartais en vacances le temps d'un arrêt maladie que je negocierais férocement auprès de mon généraliste. Sauf que, retour de malchance, mon généraliste n'est autre que le père de la jeune Elizabeth. La prochaine fois je choisirai avec plus de discernement mes victimes.
J'ai envie d'aller faire un tour. Ma voiture n'ayant plus de reprise, je doute d'aller bien loin. Après un parcours des plus limités, je reprends la direction de mes pénates. C'est alors qu'au cœur de la nuit surgit un tandem de pandores. Impossible d'échapper au contrôle. À moins que, au croisement, je ne prenne la fuite à pied... c'était oublier que deux gendarmes à jeun courent plus vite qu'un ivrogne en crise.
Pitié ! Imploré-je à genoux, le temps de me faire tabasser par nos doux amoureux de l'ordre. Et allez direction le commissariat, une fois de plus. "Bon, conduite en état d'ivresse, c'est à prendre ou à laisser" s'exclame l'officier qui me malmène tout autant que la dernière fois. " et alors, ça se passe toujours comme vous voulez avec Elizabeth ?" rigole-t-il avec son humour toujours aussi noir. 
L'avocat de service plaide ma cause avec intelligence. A mon avis, lui aussi a dû bien fêter cette rentrée. " Laissez-moi faire, monsieur Doubledétente, je vous jure de vous sortir de là." La dernière fois que je lui ai fait confiance, j'ai écopé de mon deuxième blâme au Rectorat. Mais en tant qu'alcoolique, je soutiens à nouveau maître Padirac : quelqu'un avec une telle haleine est de taille à faire fuir tous mes ennemis. L'avocat leur sort ses plus belles épithètes et sa plus éloquente plaidoirie. Et de façon étonnante, je peux sortir à temps pour la rentrée des classes. Avec dans les oreilles la dernière remarque de l'inspecteur : " vous ferez mes amitiés aux parents d'Élisabeth."
 Mon potentiel sympathie auprès de la famille d'Élisabeth me paraît quelque peu écorné alors que je somnole dans mon vehicule sur le parking de l'établissement de renom dont j'ai l' honneur d'être encore un membre.
Soudain une grosse BM se gare à mon niveau et le père d'Élisabeth en sort furibard la clef à molette à la main et bam ! " ça t'apprendra à revenir hanter ces parages, connard !". Je meurs sur le coup et passe directement en Enfer, pour la première fois de ma vie.
 
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