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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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1 octobre 2023

Le rire est le propre de l'homme

Si le rire est le propre de l’homme, le couteau est celui du sculpteur sur beurre, d’Isigny bien sûr, pas du beurre Lu qui n’est plus à lire comme disait ma grand-mère normande, une sacrée tireuse de cartes de géographie qu’elle sortait de sous son corset à baleines franches, pas bleues, la nuance est d’importance bien qu’en l’écrivant ce détail me paraît aussi vain qu’un mauvais vin tiré par erreur par un tireur de beaux vins. On tire ce qu’on peut comme disait mon grand-père poitevin qui fût en son temps montreur d’ours en peluche qu’il faisait gigoter allègrement avec sa grosse paluche jusqu’au jour où sa femme, ma grand mère normande, lui cassa sur sa caboche une cruche. C’est d’ailleurs de ce jour là, qu’Achille, mon pépé à moi, fréquenta Germaine, la coiffeuse pour messieurs calvitiques. Le coup de cruche lui avait mis la boule à zéro! Pauvre chichille, mais pas trop à plaindre non plus car la Germaine elle était plutôt Gironde et le pépé il avait lui la main assez baladeuse, alors une lotion capillaire et une main aux fesses plus tard, l’affaire fût consommée. Hortense ma grand mère normande ne tarda pas à trouver que trois fois chez la coiffeuse pour un chauve, il y avait peut-être anguille sous roche nonobstant le fait que c’était pas donné et que, chez Hortense, les ascendants auvergnats resurgissaient à la moindre occasion, surtout si c’était pour Achille! Donc elle se mit à chercher l’anguille et ne tarda pas à trouver une raie du côté de chez Swann, non du côté de Germaine, Swann c’est une autre histoire, je vous la raconterai une autre fois. Ce qui se passa entre Hortense et Germaine, nul ne le sût, bien que cette vieille bique de Marguerite prétendit en savoir long mais qu’elle ne dirait rien. Toujours est il qu’Achille se mît à raser les murs tant et si bien que les affiches se décollèrent ce qui en période électorale la foutait mal. Il devenait méconnaissable et dans le village, on prenait majoritairement son parti. Certains allaient même jusqu’à prétendre qu’elle aurait pu faire appel à Paulo dit La Main Leste, un chirurgien des Cœurs Brisés dont la réputation dépassait largement le département de la Vienne empiétant même sur la Haute Vienne, quoiqu’il advienne. Il faut reconnaître que c’était pousser le bouchon un peu loin, voire le cochonnet au delà des limites du terrain de pétanque, que, par hasard, Achille se mit à fréquenter assidûment. Il s’avérait assez doué et plantait brillamment des carreaux, entraînement pour chez lui où il fallait vraisemblablement qu’il s’y tienne. En face du dit terrain trônait l’église, au beau milieu du village comme un peu partout en France. La bonne du curé, c’était la vieille Lucette, elle avait pas inventé l’eau chaude et l’éclairage n’arrivait pas à tous les étages mais pour l’affaire qui nous préoccupe, elle avait son opinion et elle était particulièrement loquace. Mais d’abord, il me faut vous présenter Lucette. A l’origine, c’était une poseuse d’auréoles, une activité désormais disparue et c’est un archiprêtre qui prêchait au couvent des Bernardins qui m’a raconté l’histoire incroyable de cette profession, j’ai toujours du mal à y croire. J’écris donc sous couvert de l’Abbé Mol, l’aventure que vécurent ces femmes au statut bien spécial qu’était les Poseuses d’Auréoles. Elles était environ 200 au début du siècle et avaient la particularité d’avoir des visions en priant dans l’église, certaines faisaient même des ascensions et décollaient du prie Dieu ( j’y reviendrai plus tard). Dans ces visions leur apparaissaient généralement des saints, et par autorisation spéciale du Saint Père( une bulle avait été publiée), munies d’un pot de peinture e t d’un pinceau, elles ornaient d’une auréole la tête des dits saints sur les murs de l’église car on les disait en contact direct avec le Ciel. Tout cesse en 1908, le 23 décembre précisément quand le bœuf et l’âne furent ceints d’une auréole et le bambin gratifié de cornes rouge vif tel ce bon vieux Belzebuth!! Un cardinal qui passait par là eut une syncope et s’écroula sur la crèche en sang. De ce jour Lucette et ses condisciples furent priées de garder leurs visions pour elles et d’arrêter de décoller du sol car trop de vitraux pluri centenaires avaient été endommagés. Donc, Lucette, maintenant que vous la connaissez, avait son idée bien étayée sur notre fait divers et narrait à qui voulait l’entendre que Germaine qui était soi disant partie à Biarritz en thalasso était en fait partie dans le Berry chez sa sœur Bernadette pour accoucher et que le lardon était déjà sorti, tout rouge, avec deux particularités. Une il roulait les Rrrr, deux c’était un bébé polyglotte, il parlait le français, le patois du nord est de la Vienne, l’espéranto et le sumérien du temps de Gilgamesh. De ces informations, Lucette était formelle, un doute éventuellement sur l’époque du sumérien, mais c’est tout. Yvette qui tenait la buvette du bar Au Fier Gascon, et qui était célèbre pour être une Questionneuse d’impossible, doutait de la véracité des dires de Lucette qu’elle appelait méchamment, l’ Amante Religieuse. Le roulement des Rrrr chez le bébé, c’était sûrement Achille, il les roulait tellement qu’on le comprenait rarement ( c’est pour ça qu’il parlait beaucoup avec les mains)mais le patois du nord est de la Vienne lui paraissait impossible pour qui connaissait Achille, vu qu’il n’avait jamais quitté le sud Ouest de la dite Vienne de toute sa vie. 

Désormais, tout le monde est mort, Achille et Hortense sont partis en fumée comme Lucette et Germaine, Yvette seule survit et rigole en s’envoyant des calvas sous la luette, essayant de raconter encore une fois cette délirante histoire aux rares passants égarés dans ce village depuis, abandonné. 
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