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Atelier d'Ecriture "PLUMALIRE" à Nice, Alpes Maritimes
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  • Faire pétiller ses idées. Ecrire en s'amusant avec des jeux-consignes. Stimuler sa spontanéité, son imaginaire. Ecrire en riant récits, contes, haïkus, etc... dans une atmosphère conviviale. Lire autrement.
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3 mai 2010

ZAN

Je le vis devant moi, au milieu des zinnias. Aussitôt une forte sympathie me gagna pour cet homme de race africaine qui me semblait l’image d’un homme généreux. Loin de la vie tracassière des villes et de leurs rues vert de gris, il menait son âne paré de tout un bric à brac avec du gin au milieu des gris gris de toutes sortes.

Il habitait loin des falaises et des grèves et possédait un bateau. Son nom était ZAN comme le réglisse dont je raffolais. Il aurait dû s’appeler PERSEPOLIS ou NASIKUNING. Parfois sur le fleuve où il tenait la barre et cherchait à accomplir des pêches miraculeuses propres à le nourrir toute sa vie. Et c’était plaisir de l’observer, le dos bien droit, de trainer sur les quais et de contempler les yachts désarmés, à l’abri des tempêtes dans la darse.

Aussitôt son panier rempli, il abandonnait la barre, revêtait son casque bleu et sa tunique qui le protégeaient des coups de soleil lorsqu’il péchait à la ligne comme tous les jours de grande marée où l’eau montait très vite.

Il n’y avait pas un homme comme lui pour connaître les bons crus, les coins des crabes ou des sars qu’il tentait de surprendre avec du ver de terre.

Près du fleuve que l’on traversait avec un bac, pas de gare, pas de garce. Lorsque la marée était basse, il cultivait son carré de légumes ou préparait avec grâce des accras. Obligeant avec ça et ne refusant jamais d’en offrir à ses voisins.

J’ai lié rapidement connaissance avec lui  et tout à trac, piquant un fard, je lui posai une question. Une chose m’intriguait. La gamine qui mangeait des mûres près de la cure du village était-elle une de ses filles ? Tous les enfants du village avaient un air de famille, le visage en lame de couteau.

Alors sans doute apprenait-il à ses cinq mômes à manier la rame tout près de lui, d’abord sur les mares en les protégeant avec des casquettes écrues.

Et tout ce petit monde se comportait avec grâce comme des hommes. Je ne pouvais les regarder sans rire. Observer la manière, la façon dont chacun de ces gosses avalait les accras me pliait en deux. Et pourtant que dire ? Au lieu de leur donner une leçon de géographie, généralement ZAN avait l’intelligence de leur faire acquérir une profession sans pour autant modifier leur personnalité ou leur nationalité. Il y avait du bon sens chez ZAN.

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